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Nous marchons pour exister et pour la liberté ! Reconnaissance des Kurdes – Liberté pour Ocalan

mercredi 11 janvier 2012, par Maison Populaire de Genève

Nous entamons à cette fin une longue marche qui débutera le 31 janvier 2012 devant les Nations Unies à Genève. Par cette marche, nous allons réitérer une fois encore notre souhait de liberté qui nous a toujours fait défaut mais pour laquelle nous n’avons jamais cessé de lutter. Nous demandons aux Nations Unies de nous reconnaître comme peuple.

Alors qu’ils sont plus des 40 millions, les Kurdes en tant que peuples ne peuvent pas bénéficier des attributions, droits et libertés, liées à cette qualité. La raison première en est que le 24 juillet 1923 à Lausanne, les Etats occidentaux ont choisi, par le biais du Traité de Lausanne, de partager le territoire kurde entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Avec ce traité l’existence des Kurdes a été niée et ils se sont retrouvés sans aucun statut juridique livrés en pâture aux Etats colonisateurs.

Le Traité de Lausanne a ouvert la voie au génocide kurde et à la terreur d’Etat. Depuis cette date, le peuple Kurde est victime de la répression et des attaques de chacun de ces quatre Etats. Plusieurs tentatives de génocide ont eu lieu, comme à Halapca, Dersim ou Zilan, en plus de la volonté affirmé des Etats d’exterminer culturellement et politiquement les Kurdes.

Aujourd’hui encore, des interdictions pèsent sur la langue kurde, leurs habitations sont détruites et des milliers d’entre eux emprisonnés et torturés. La nature au Kurdistan n’est pas non épargnée : les bombardements incessants et la construction de barrages à tout va sont les principaux vecteurs de cette destruction.

Faisons un rapide bilan de cette politique sur ces deux dernières années :

•8000 personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles des députés, des Maires, des avocats, des journalistes, des dirigeants politiques locaux, des membres des mouvements féminins, des académiciens et de nombreux intellectuels, plus de 5000 d’entre eux ont été incarcérés dans le cadre de la soi-disant « loi anti-terroriste ».

•Pendant cette période de gouvernance de l’AKP plus de 200 enfants ont été tués.

•A plusieurs reprises des armes chimiques ont été utilisées.

•Des opérations militaires extraterritoriales sont menées en violation du droit international.

•Le 28 décembre dernier, à Uludere, les chasseurs-bombardiers de l’armée turque ont attaqué un convoi de villageois et tués plus de 35 civils kurdes.

C’est grâce à une résistance acharnée contre la terreur d’Etat dont ils sont victimes depuis le Traité de Lausanne que les Kurdes ont réussi à se préserver et échapper à l’extermination physique et culturelle.

Les Etats membres de l’UE et les institutions internationales vont à l’encontre de leurs propres valeurs.

Il est évident que si ce n’était l’appui de puissances comme les Etats Unis, Israël et l’Union Européenne, toutes soucieuses de préserver leurs intérêts économiques et politiques, cette politiques de destruction menée à l’encontre des Kurdes ne serait pas possible. D’ailleurs, ces mêmes puissances internationales n’hésitent pas aujourd’hui à qualifier les mouvements kurdes qui se battent contre cette injustice de « terroristes ». Cette situation est un passe droit accordée aux politiques génocidaires des puissances régionales contre les Kurdes, à commencer par celles de la Turquie.

Dès qu’il s’agit des Kurdes, nous voyons que plus aucune règle internationale n’a vocation à s’appliquer, c’est véritablement un droit particulier qui est appliqué au peuple Kurde.

L’exemple le plus frappant, c’est la situation du Président Abdullah Ocalan. Le 15 février 1999, il a été kidnappé et amené en Turquie de manière illégale grâce à un complot international orchestré par les Etats Unis, Israël et des Etats membres de l’UE. Depuis cette date, il est maintenu isolé sur l’ïle-prison d’Imrali.

L’approche vis à vis d’Abdullah OCALAN est une vitrine de l’approche de la question kurde.

La pression psychologique et l’isolement imposés à Abdullah Ocalan, détenu depuis plus de 13 ans, s’est accrue ces derniers temps. Voilà plus de 200 jours qu’il n’a plus rencontré personne ; sa famille ni même ses avocats n’ont pas pu avoir bénéficier de leurs droits de visites. Nous savons que l’AKP est à la recherche d’un subterfuge juridique pour légaliser cette situation d’isolement total qu’il est en train de faire subir à Abdullah Ocalan.

Nul besoin de se référer au droit international, il est clair que cette situation va aussi à l’encontre des principes du droit turc lui-même. Empêcher sa famille de lui rendre visite, c’est avant tout un choix politique : le gouvernement AKP souhaite utiliser cet arme pour empêcher les Kurdes de revendiquer leurs droits et libertés les plus élémentaires. C’est véritablement un système Proto-Guantanamo qui a été mis en place à Imrali et les institutions internationales qui restent silencieuses face à cette évolution sont en train de piétiner leurs propres normes. Les Kurdes considèrent Abdullah Ocalan comme leur représentant politique légitime : plus de 3,5 millions de personnes ont signé en 2006 un pétition dans laquelle elles l’affirmaient. Il est aujourd’hui le représentant de la lutte politique et démocratique kurde et le symbole de la liberté des Kurdes. C’est d’ailleurs pourquoi entre 2006 et novembre 2011 une délégation de l’Etat turc a rencontré régulièrement Abdullah Ocalan. Ni l’Etat, ni le gouvernement n’ont officiellement reconnu la réalité de ces rencontres, qui n’ont pas pu aboutir puisqu’elles n’étaient qu’un pan de la politique de l’Etat turc visant à anéantir tout mouvement de résistance kurde. Les relations sont aujourd’hui rompues.

Monsieur Ocalan peut avoir une position clef en cette période où les affrontements vont croissants. Il est un acteur incontournable de l’arrêt des affrontements et de la résolution de la question kurde. Il est donc évident que Monsieur Ocalan est un élément stabilisateur pour la Turquie comme pour tout le Moyen-Orient. Il a un rôle à jouer dans l’instauration d’un véritable dialogue sociale. Ainsi, maintenir en isolement un tel acteur, c’est mettre en péril toute possibilité de résolution et de paix.

Par conséquent, nous attendons que les Nations Unies comme le Conseil de l’Europe fassent le nécessaire en mettant en œuvre leur pouvoir de sanction afin de rétablir la santé et la sécurité d’Abdullah Ocalan et surtout de demander sa LIBERATION afin qu’il puisse jouer pleinement son rôle dans la résolution de cette question.

Les Kurdes demandent la reconnaissance de leurs droits et l’octroi d’un statut juridique

Nous entamons à cette fin une longue marche qui débutera le 31 janvier 2012 devant les Nations Unies à Genève. Par cette marche, nous allons réitérer une fois encore notre souhait de liberté qui nous a toujours fait défaut mais pour laquelle nous n’avons jamais cessé de lutter. Nous demandons aux Nations Unies de nous reconnaître comme peuple.

L’autre point de passage important de notre marche sera Strasbourg : ici, nous appellerons les grandes institutions internationales que sont le Conseil de l’Europe et le CPT afin de leur rappeler qu’elles doivent prendre leurs responsabilités dans le cas de Monsieur Ocalan car « La libération du peuple Kurde passe par la libération d’Abdullah Ocalan ».

Nous attendons des puissances telles que l’Union Européenne, l’OTAN, les Etats Unis et la Russie qu’elles utilisent leurs relations et leur pouvoir de dissuasion afin d’amener les Etats colonisateurs du Kurdistan à reprendre le dialogue avec les Kurdes. Nous les appelons à agir pour qu’une solution durable, aboutissant à la reconnaissance et à la garantie des droits du peuple Kurde dans chacun des Etats, puissent émerger.

Enfin, nous appelons toutes les institutions, personnalités et organisations soucieuses de démocratie, de liberté, de justice, de paix et des droits de l’homme à nous soutenir et à participer à cette marche. Nous espérons que la presse et l’opinion seront attentives à notre démarche.

Confédération des Associations Kurde en Europe


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