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Appel contre la montée de tentatives de lynchage racistes en Turquie

lundi 18 janvier 2010, par Maison Populaire de Genève

Depuis quelques semaines, on assiste, en Turquie, à une montée de tentatives de lynchage et d’attaques verbales injurieuses de type raciste. En outre, il est évident que les autorités politiques ferment les yeux, aucune procédure juridique ou administrative n’a été engagée contre la police qui reste passive et n’essaie pas d’arrêter les responsables de ces actes. Pire encore, non seulement les agresseurs ne sont pas poursuivis mais ce sont les "victimes" qui sont arrêtées.

Lancer des menaces de mort sur des Kurdes, qu’ils soient des hommes politiques importants, des entrepreneurs ou des militants des droits de l’homme, est devenu courant en Turquie. On attaque aussi d’autres populations tels les Arméniens qui sont également devenus des "têtes de Turc" au sens figuré.

Rappelons l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink, à Istanbul, il y a trois ans et aussi celui de religieux chrétiens ailleurs en Turquie. Nous constatons et ce sans l’ombre d’un doute que la répression et les attaquent visent les "autres" c’est-à-dire les "non-turcs" et aussi ceux qui ne fonctionnent pas selon la pensée unique et chauvine, tous sont fortement pris à partie depuis ces derniers mois et cela va en s’accentuant.

Une initiative du gouvernement, ce qu’on a appelé "l’ouverture démocratique aux Kurdes", lancée en 2009, est clairement dans l’impasse. Malgré la nouvelle rhétorique, la législation turque, les services de sécurité et, depuis ces dernières semaines, des groupements de civils appellent "au sauvetage de la patrie". "Une nation, une langue, un drapeau" est redevenu le slogan récurrent des agresseurs soutenus par l’Etat. Les intimidations, les menaces, les tentatives de lynchage et les insultes vis-à-vis des "autres" de la part des groupements extrémistes sont devenus quotidiens.

Le 22 novembre, à Izmir, le convoi des représentants du DTP, le Parti social-démocrate kurde, interdit depuis, a été canardé par des ultra-nationalistes turcs. Trois personnes ont été blessées. Autant l’interdiction, le 11 décembre, du parti DTP par la Cour constitutionnelle turque que les réactions brutales qui en découlèrent étaient prévisibles.

Même, les groupements de gauche sont visés par les extrémistes. A Edirne, le 16 décembre dernier, trois étudiants de l’Association de la jeunesse de gauche (Gençlik Dernegi) qui faisaient campagne pour la fermeture de la base américaine d’ Incirlik, ont été arrêtés sous prétexte qu’ils faisaient de la propagande pour le DHKP-C. Le 27 décembre, un groupe de quinze étudiants et la mère d’un des étudiants arrêtés ont été la cible d’une tentative de lynchage par un millier de nationalistes extrémistes alors qu’ils récoltaient tout simplement des signatures pour une pétition demandant la libération des trois étudiants. Il est évident que les agresseurs ont été mobilisés par des policiers en civil. Cela est clairement prouvé par des témoignages de passants et des vidéos. Pendant la tentative de lynchage d’Edirne, les agresseurs ont lancé des slogans anti-Kurdes et anti-PKK tels que "A Edirne, il n’y a pas de place pour les traîtres" et "Mort au PKK !" alors que les étudiants n’avaient rien à voir avec la question kurde.

Début janvier, 150 membres du Front populaire (Halk Cephesi) ont condamné cet incident, mais, une fois de plus, les protestataires ont été aspergés de gaz lacrymogènes et leurs agresseurs laissés en liberté.

A Erzincan et Kars également, des protestataires contre l’affaire d’Edirne ont été agressés et la police, simple spectatrice passive, ne s’est pas interposée.

Entre-temps, la communauté des Roms de Turquie a été également attaquée par une bande d’ultra-nationalistes turcs. Le 6 janvier, une dizaine d’hommes ont attaqué des habitations de Roms à Selendi, un faubourg de Manisa sur la mer Egée. Des maisons, des tentes et des véhicules de Roms ont été saccagés ou incendiés, des vitres brisées. Les agresseurs criaient des slogans racistes tels : "Selendi est à nous et restera seulement à nous" et "Nous ne voulons pas des Roms à Selendi". De plus, on a décidé d’évacuer les familles de Roms, soit 74 personnes de Selendi vers un autre district : Gördes. Depuis cette attaque raciste, il n’y a plus un seul Rom à Selendi. Les Roms ont aussi été victimes d’agressions racistes à Sakarya, Izmir, Mugla et Edirne.

En Turquie, on laisse en liberté des agresseurs, des assassins et des maffieux qui échafaudent des plans de coups d’Etat alors que des enfants, des militants des droits de l’homme et des hommes politiques élus démocratiquement sont arrêtés et accusés d’être des "ennemis de l’Etat". C’est le monde à l’envers où Ubu est à nouveau roi !

En 2009, trois centaines d’enfants ont été arrêtés.

Depuis la nuit de la Saint Sylvestre, dans le cadre de l’opération contre l’Union des communautés kurdes (KCK), déjà plus de deux cents militants des droits de l’homme ont été arrêtés. Parmi eux, se trouve le président de la section de Diyarbakir de l’organisation des droits de l’homme et neuf bourgmestres issus du DTP. Lors de l’arrestation ils ont été menottés d’une manière scandaleuse. Entre-temps, Osman Baydemir, bourgmestre de Diyarbakir a reçu du tribunal de la ville une interdiction de quitter le pays et ce dans le cadre de l’opération contre le KCK.

Il est évident que l’Etat turc n’a pas l’intention de prendre des mesures contre les campagnes haineuses des ultra-nationalistes. Au contraire ! On invite même la population à "sauver le pays" et à lutter contre "les autres".

Nous, les quatre organisations démocratiques demandons aux autorités européennes de réagir d’urgence et avec la plus grande fermeté contre les tentatives de lynchage et les attaques constantes qui sont clairement soutenues et approuvées par les autorités turques.

Bruxelles, l4 janvier 2010

Institut Kurde de Bruxelles

Association des Arméniens Démocrates de Belgique

Association des Assyriens de Belgique

Fondation Info-Türk


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