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60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme !

{{Genève pour les droits de l’Homme dans la ville}}

vendredi 12 décembre 2008, par Maison Populaire de Genève

Le 10 décembre est la Journée internationale des droits humains et célèbre la signature de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). C’était en 1948, il y a soixante ans. Ce texte, traduit en plus de 360 langues, a eu "plus d’impact sur l’humanité que n’importe quel autre document", a rappelé la Haut-commissaire pour les droits de l’homme Navi Pillay. La Déclaration a permis de faire émerger dans la conscience collective que tout être humains détient des droits inaliénables et a soulevé une immense mobilisation populaire. Pourtant, jamais ce texte n’aura autant été instrumentalisé et jamais les droits de l’homme n’auront autant été bafoués. Ce jubilée a donc une importance d’autant plus grande.

Histoire de la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme

L’année 2008 marque le 60e Anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme. A cette occasion, le Secrétaire général a lancé une campagne d’une année au cours de laquelle toutes les entités du système des Nations Unies prendront part à des activités sur le thème « Dignité et justice pour tous ».

La DUDH : la première affirmation mondiale de la dignité et de l’égalité inhérentes de tous les êtres humains

Au cours de l’histoire, les conflits, qu’il s’agisse de guerres ou de soulèvements populaires, ont souvent été une réaction à des traitements inhumains et à l’injustice. La Déclaration anglaise des droits de 1689, rédigée à la suite des guerres civiles survenues dans le pays, a été le résultat de l’aspiration du peuple à la démocratie. Un siècle plus tard exactement, la révolution française donna lieu à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui proclamait l’égalité universelle. Mais le Cylindre de Cyrus, rédigé en 539 avant Jésus-Christ B.C. par Cyrus le Grand de l’Empire achéménide de Perse (ancien Iran) après sa conquête de Babylone, est souvent considéré comme le premier document des droits de l’homme. Quant au Pacte des vertueux (Hilf-al-fudul) conclus entre tribus arabes vers 590 avant Jésus-Christ, il est considéré comme un des premières alliances pour les droits de l’homme.

Après la Deuxième Guerre mondiale et la création de l’Organisation des Nations Unies, la communauté internationale jura de ne plus jamais laisser se produire des atrocités comme celles commises pendant ce conflit. Les dirigeants du monde entier décidèrent de renforcer la Charte des Nations Unies par une feuille de route garantissant les droits de chaque personne, en tout lieu et en tout temps.

Le document qu’ils examinèrent et qui devait devenir la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), fit l’objet de la première session de l’Assemblée générale en 1946. L’Assemblée examina le projet de Déclaration sur les libertés et les droits fondamentaux et le transmit au Conseil économique et social pour qu’il « le soumette à l’examen de la Commission des droits de l’homme….afin qu’elle puisse préparer une charte internationale des droits ». A sa première session au début de 1947, la Commission autorisa ses membres à formuler ce qu’elle qualifia de « projet préliminaire de Charte internationale des droits de l’homme ». Cette tâche fut ultérieurement confiée officiellement à un comité de rédaction composé de membres de la Commission en provenance de huit pays, sélectionnés en fonction de critères de répartition géographique.

Les personnes derrière la vision : le comité de rédaction de la DUDH

Trois membres de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies discutent avant la poursuite d’une réunion sur le projet de pacte sur les droits de l’homme. De gauche à droite : le Dr. Charles Malik (Liban), le Professeur René Cassin (France), et Mme Eleanor Roosevelt (Etats-Unis). © Photo ONU

La Commission des droits de l’homme comprenait 18 membres de divers horizons politiques, culturels et religieux. Eleanor Roosevelt, la veuve du Président américain Franklin D. Roosevelt, présida le comité de rédaction de la DUDH. A ses côtés se trouvaient le Français René Cassin, qui écrivit le premier texte de la Déclaration, le Rapporteur du comité, le Libanais Charles Malik, le Vice-Président Peng Chung Chang de la Chine, et John Humphrey du Canada, Directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies, qui prépara le premier plan de la Déclaration. Mais c’est Mme Roosevelt qui a vraiment été la force qui a permis l’adoption de la Déclaration.

La Commission se réunit pour la première fois en 1947. Dans ses mémoires, Eleanor Roosevelt se souvient :

« M. Chang était un pluraliste qui soutenait, avec beaucoup de charme, qu’il n’existe pas un seul type de réalité suprême. La Déclaration, disait-il, ne doit pas se faire le reflet des seules idées occidentales et M. Humphrey devrait adopter une approche éclectique. Sa remarque, bien qu’adressée à M. Humprhey, visait en fait M. Malik, lequel eut tôt fait de répliquer et d’expliquer par le menu la philosophie de Thomas d’Aquin. M. Humphrey s’engagea avec enthousiasme dans le débat, et je me souviens qu’à un certain moment, M. Chang suggéra que le Secrétariat pourrait bien passer quelques mois à étudier les aspects fondamentaux du confucianisme ».

Le texte final rédigé par René Cassin fut remis à la Commission des droits de l’homme qui était réunie à Genève. Le projet de déclaration envoyé à tous les Etats Membres de l’ONU pour qu’ils fassent des observations devint connu sous le nom de projet de déclaration de Genève.

Le premier projet de déclaration fut proposé en septembre 1948 avec la participation de plus de 50 Etats Membres à la rédaction finale. Par sa résolution 217 A (III) du 10 décembre 1948, l’Assemblée générale, en réunion à Paris, adopta la Déclaration universelle des droits de l’homme, avec les abstentions de huit pays, mais aucune contestation. Hernán Santa Cruz du Chili, membre du sous-comité de rédaction, écrivit :

« J’ai eu le sentiment très clair que je participais à un événement d’une portée vraiment historique au cours duquel un consensus s’était fait sur la valeur suprême de la personne humaine, une valeur qui n’a pas trouvé son origine dans la décision d’une puissance de ce monde, mais plutôt du fait même de son existence qui a donné naissance au droit inaliénable de vivre à l’abri du besoin et de l’oppression et de développer pleinement sa personnalité. Il y avait dans la grande salle…une atmosphère de solidarité et de fraternité authentiques entre des hommes et des femmes de toutes latitudes, une atmosphère que je n’ai jamais retrouvée dans une quelconque instance internationale ».

Le texte tout entier de la DUDH a été composé en moins de deux ans. A une époque où le monde était divisé entre le Bloc de l’Est et celui de l’Occident, trouver un terrain d’entente sur ce qui devait constituer l’essence de ce document fut une tâche colossale.

la Déclaration universelle des droits de l’homme a été traduite en plus de 359 langues :

359 dilde Uluslararası İnsan Hakları Beyannamesi ;

http://www.unhchr.ch/udhr/navigate/alpha.htm

10 DECEMBRE 2008 | 60e ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION UNIVERSELLE

Le Conseil administratif [exécutif municipal] de la ville de Genève a diffusé, le 10 décembre 2007, le communiqué suivant :

"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit" C’est ainsi que commence l’un des textes qui a eu le plus d’influence ces dernières décennies sur la vie quotidienne et le destin de millions d’hommes et de femmes aux quatre coins de la planète.

Signée trois ans après les terribles crimes commis pendant la Deuxième Guerre mondiale, traduite en plus de 300 langues, la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DDH) a servi de point d’appui pour affirmer les revendications de multiples groupes et pour protéger leurs droits. De nombreux Etats se sont inspirés de la Déclaration universelle pour rédiger leur Constitution et les tribunaux nationaux et internationaux invoquent régulièrement ce texte dans leur jugement. C’est dire que, même si l’idéal qui a inspiré les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’Homme est loin d’être concrétisé, notre monde serait encore bien plus cruel sans l’existence de ce texte fondateur.

Le 10 décembre 1948, soit il y a exactement 59 ans aujourd’hui, la Déclaration universelle des droits de l’Homme était signée à Paris. Durant cette année qui commence aujourd’hui et qui culminera avec le 60e anniversaire de la Déclaration le 10 décembre 2008, Genève, capitale mondiale des droits de l’Homme, mènera diverses actions pour marquer l’importance de ce texte.

Aux Nations unies, le coup d’envoi du 60e de la DDH a lieu le 10 décembre au Conseil des droits de l’Homme, en présence de Mme Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de l’Homme. Les commémorations prendront fin le 10 décembre 2008, à New York, avec la convocation d’une session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU. Le Haut Commissariat des droits de l’Homme a placé cette année sous le thème "Universalité et Justice", avec pour slogan "Dignité et Justice pour tous".

Durant cette année, la Ville de Genève rappellera son engagement en faveur des droits humains et son appui à celles et à ceux qui les défendent. Ce soutien passera par l’accent mis sur diverses manifestations qui valorisent le travail de terrain (notamment, remise du Prix Femmes exilées, Femmes engagées, remise du Prix Martin Ennals – soit l’équivalent du Prix Nobel pour les droits de l’Homme –, remise encore du Prix Nansen pour les réfugiés, soutien au Festival international du film des droits humains).

Les droits humains ne se résument pas à une déclaration de principe répétée de manière incantatoire. C’est sur le terrain et dans l’expérience quotidienne de chacune et de chacun qu’ils doivent s’ancrer. C’est pourquoi, la Ville de Genève, au travers de ses différents services, se donnera pour mission d’appréhender, dans les quartiers, en collaborant avec divers acteurs locaux, la manière dont ces droits sont promus et respectés. L’objectif est de faire remonter aux acteurs politiques les propositions que la population genevoise identifie sur le thème des "droits humains dans la ville".

C’est toujours dans cet esprit pragmatique et dans un souci d’utilité concrète que Genève accueillera début décembre 2008, la sixième conférence de la Charte européenne des droits de l’Homme dans la ville. Ce réseau de près de 400 villes, constitué autour de « l’engagement de Barcelone », vise à traduire concrètement au niveau local les principes des droits de l’Homme et les engagements contractés. Comment des élus doivent-ils, par exemple, interpréter et mettre en pratique des principes généraux de la Déclaration universelle des droits de l’Homme sur le droit au logement, le droit à la santé, le droit à l’intégration, la lutte contre les discriminations ou encore le droit à l’éducation et le droit à un environnement sain ? Cette réunion sera l’événement phare de cette année des droits de l’Homme.

Pour donner une nouvelle impulsion au message d’universalité de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Ville de Genève soutient la production d’une chanson rap intitulée "Rappin’ Rights" [Rapper les droits]. Lancée par un collaborateur du HCR, M. Alphonse Munyaneza, la production de la chanson a été menée à bien par le collectif "4 Refugees Artist Network" qui mène une sensibilisation sur la question des droits de l’Homme dans le monde, et, plus particulièrement en Afrique.

La chanson "Rappin’ Rights" est disponible en anglais, ainsi que dans sa version française, interprétée celle-ci par le rappeur genevois Jonas. Des versions allemande et italienne seront prêtes d’ici à la fin de l’année, ainsi que des versions en arabe, en hébreu, en japonais, en peul… L’idée consiste à ce que cette chanson fasse le tour du monde en s’adressant non seulement à des publics traditionnels, mais aussi à des communautés de personnes déplacées, réfugiées et rapatriées afin de leur permettre de s’approprier la Déclaration universelle dans leur langue d’origine. Les jeunes pourront eux aussi se rapprocher de la lettre du texte, qui a été vulgarisée sans pour autant perdre son essence. Un vidéo-clip est en cours de réalisation.

La chanson est dès maintenant téléchargeable. Elle servira d’hymne pour accompagner tous les événements marquants organisés à Genève dans le cadre de l’année des droits de l’Homme et du 60e de la Déclaration universelle.

Pour Genève, capitale des droits humains, défendre le texte de la Déclaration universelle est aujourd’hui crucial. En effet, les engagements pris il y a 60 ans méritent d’être rappelés avec force, au moment où l’exercice de ces droits est menacé ou interdit dans de nombreux pays et que certains tentent de porter atteinte à l’universalité de ces droits fondamentaux.

L’engagement de la Ville de Genève dans la défense des droits humains se fait au plus proche de ses compétences. Dans le cadre de la promotion de la Genève internationale, la ville collabore avec les Nations unies et leurs agences, ainsi qu’avec les ONG, la Confédération et le Canton de Genève. Elle collabore également avec les milieux académiques pour approfondir la réflexion.

Genève, 2007.

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