jeudi 11 août 2005, par Maison Populaire de Genève
Concerne : arrestation de Monsieur Ömer BERBER
Monsieur le coordinateur,
Nous avons été informés de l’arrestation de Monsieur Ömer BERBER par la police belge, lors d’un contrôle dans la ville belge de Vervier, le 5 août 2005. Il est actuellement incarcéré dans cette cité, à la suite d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités turques auprès d’Interpol.
Genève le 11 août 2005
Concerne : arrestation de Monsieur Ömer BERBER
Monsieur le coordinateur,
Nous avons été informés de l’arrestation de Monsieur Ömer BERBER par la police belge, lors d’un contrôle dans la ville belge de Vervier, le 5 août 2005. Il est actuellement incarcéré dans cette cité, à la suite d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités turques auprès d’Interpol.
Monsieur Ömer BERBER est né en 1975 à Kozan, en Turquie. Il réside en France depuis mars 2003, où il est réfugié politique (durée de validité au 2 novembre 2013). Il est donc, selon les dispositions internationales ratifiées par la République Française, sous la protection des autorités de ce pays.
Militant politique, Ömer BERBER a passé de nombreuses années dans les geôles turques. Suite à l’attaque des prisons par l’Etat le 19 décembre 2000, il a été transféré en cellule d’isolement de type F. Il a alors rejoint le mouvement de grève de la faim, en protestation contre les traitements inhumains et la répression du gouvernement turc. Bénéficiant d’une libération conditionnelle en raison de son état de santé, il a quitté le pays et gagné le territoire français. Il y a déposé et obtenu une demande d’asile politique.
Nous vous rappelons que l’article 3 alinéa 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants – dont l’application est universelle - stipule qu’ “ aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture”. Cela d’autant plus que Monsieur BERBER possède un document de voyage valide, selon la susdite Convention. Les gouvernements belges et français doivent assumer pleinement leur responsabilité internationale et humanitaire : la déportation de Monsieur Ömer BERBER en Turquie signerait son arrêt de mort et violerait gravement les conventions signées.
Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes, afin d’empêcher l’extradition de Monsieur BERBER vers un pays où l’attendent la prison et vraisemblablement la torture.
En vous remerciant par avance pour votre compréhension et pour l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions d’agréer, Monsieur le coordinateur, nos salutations distinguées.
Pour la Maison Populaire de Genève
Demir SÖNMEZ
Président
Copie à : Haut-commissariat aux Droits de l’Homme - Genève
Nations Unies – Genève Haut-commissariat aux Réfugiés - Genève
Mission permanente de la Belgique auprès des Nations Unies – Genève
Mission permanente de la France auprès des Nations Unies – Genève