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Appel du Conseil pour la Paix (TBM) : Demain peut être trop tard ! - Association Maison Populaire de Genève
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Appel du Conseil pour la Paix (TBM) : Demain peut être trop tard !

Le rapport d’évaluation de la mission à Diyarbakir en date des 23-24 octobre 2008 :

samedi 1er novembre 2008, par Maison Populaire de Genève

Introduction :

Les avocats d’Abdullah Öcalan ont annoncé le 17 octobre 2008 que leur client aurait été soumis à la torture, aux mauvais traitements et à la menace de la mort. Depuis lors plusieurs manifestations de protestation se sont organisées dans plusieurs villes, notamment à İstanbul, Diyarbakır, Adana, Mersin, Urfa, Mardin, Hakkâri, Şırnak, Van et Ağrı. Lors de ces manifestations, un citoyen nommé Ahmet Özkan a été tué et des centaines de personnes blessées par les forces de sécurité. De plus, des centaines de personnes ont été arrêtées, plusieurs véhicules endommagés, des magasins n’ont pu être ouverts, l’enseignement dans les écoles perturbé et la vie quotidienne paralysée.


Afin de se renseigner sur place de ces récents évènement sociaux et de partager nos conclusions avec les autorités responsables et l’opinion publique, une délégation constituée par le Secrétariat de l’Assemblée pour la Paix de Turquie (TBM) s’est rendue les 23 et 24 octobre 2008 à Diyarbakir et a tenu une série d’entretiens avec les représentants des milieux différents.

La délégation composée de Yüksel Mutlu, Abdullah Kahraman, Metin Bakkalcı, Ayhan Bilgen et Aygül Bidav a demandé des rendez-vous auprès du gouverneur et du maire de Diyarbakir ainsi que des ONG, chambres professionnelles, de la Plate-forme de droits de l’Homme et de la présidence provinciale du Parti pour une société démocratique (DTP). Seulement le gouverneur a décliné la demande de rendez-vous. La délégation a tenu une série d’entretiens avec tous ses interlocuteurs, notamment : le maire de Diyarbakir Diyarbakır Osman Baydemir, les dirigeants de l’Association des droits de l’Homme (IHD) Muharrem Erbey, Mihdi Perinçek et Reyhan Yalçındağ, les dirigeants de la Mazlumder Seher Akçınar, Selahattin Çoban et Nesip Yıldırım, le bâtonnier du barreau de Diyarbakir Sezgin Tanrıkulu et membres du conseil d’administration de cet organisme, les dirigeants de la Fondation des droits de l’Homme de Turquie (TIHV), le président de la Chambre des médecins Dr. Selçuk Mızrap et membres du conseil d’administration de cet organisme, le président provincial du DTP Necdet Atalay, les dirigeants de la Plate-forme pour la démocratie, les membres de la Plate-forme des syndicats affiliés à la Confédération des travailleurs du service public (KESK).

Observations et évaluations :

Les mauvais traitements infligés à Abdullah Öcalan dans la prison d’Imrali, révélés par ses avocats, ont suscités des protestations et des manifestations étendues. Il y a un consensus sur le fait que ce traitement est prémédité. Le dernier changement du personnel dans la prison est considéré lié à ce contexte. De plus, l’empêchement de l’entretien hebdomadaire d’Öcalan avec ses avocats le 22 octobre 2008 sous prétexte de mauvaises conditions climatiques démontre que l’Etat ne préfère pas prendre une position positive en vue de calmer la situation tendue.

Les témoignages et données obtenues sur place prouvent que les forces de sécurité ont utilisé des moyens répressifs disproportionnés. On a constaté également l’augmentation des cas de torture ou de mauvais traitement lors de la détention préventive. Particulièrement, le comportement des forces de sécurité lors des fouilles de maisons après l’attaque sur un véhicule de police à Diyarbakir, dans laquelle cinq policiers ont perdu la vie, donne l’impression que les pratiques répressives de la période d’état d’urgence (OHAL) sont de retour. En plus, la justice elle aussi se montre partiale dans la procédure judiciaire liée à ces évènements.

Une des conséquences de ces développements est une grand déception de la société qui se trouvait dans l’attente de la paix et de la cohabitation pacifique. Ce fait constitue également une des raisons de ces derniers évènements. La tendance à la polarisation sociale se renforce de plus en plus.

Les problèmes accumulés depuis des années se sont gangrénés en absence des solutions valables et ont préparé le terrain psychologique pour l’explosion sociale.

A coté de l’opposition à l’adoption du décret d’opérations militaires et de la mise en pratique de ces opérations, on a constaté également une grande réaction contre la fermeture de plusieurs médias et contre les déclarations accusatrices et discriminatoires visant le Parti pour une société démocratique (DTP).

Surtout après les incidents d’Altinova, survenus à la suite d’une discussion parmi des jeunes, se sont transformés rapidement en un conflit turco-kurde. Les citoyens kurdes vivant à l’ouest du pays songent maintenant à retourner à leur terre natale à l’est du pays.

D’autre part, des fonctionnaires ou agents publics chargés dans la région de Diyarbakir se montrent réticents pour faire venir leurs familles et souhaitent raccourcir la durée de leur mission dans cette région. Cette tendance signifie malheureusement le risque d’une rupture émotionnelle et d’un renfermement géographique.

La polarisation dans la joie et dans la souffrance observée à travers le pays démontre le niveau inquiétant de la rupture émotionnelle et approfondit nos inquiétudes.

Nous pensons que si l’on intervient pas positivement dans ce processus, les troubles sociales et les manifestations se poursuivront malheureusement avec accélération et intensification.

Conclusions et Propositions :

 1. Il faut constituer sans retard une commission indépendante et impartiale chargée d’étudier les affirmations concernant la prison d’Imrali. Les conclusions de cette enquête doivent immédiatement être rendues publiques. Si les affirmations s’avèrent exactes, les responsables doivent absolument être punis et des mesures nécessaires doivent être mis en pratiques pour empêcher la répétition des même choses.

 2. Une commission parlementaire doit être constituée afin de débattre à la Grande Assemble Nationale de Turquie des initiatives pour une durable solution pacifique à la question kurde.

 3. Comme il a été exprimé le mois passé lors des manifestations des centaines de milliers de citoyens sous le mot d’ordre "La Turquie se rencontre pour la paix", la participation de toutes les sections de la population dans ce processus est devenue impérative pour que nous tous puissions vivre ensemble dans la paix et l’égalité dans une "Turquie digne de vivre humainement. Sinon demain peut être trop tard.

Le 28 octobre 2008 Le Conseil pour la paix de Turquie

http://www.info-turk.be/362.htm#Paix


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