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Le bâtonnier de Diyarbakir lâchement assassiné en pleine conférence de presse, la responsabilité du gouvernement turc est engagée

samedi 28 novembre 2015, par Maison Populaire de Genève


Tahir Erçi, bâtonnier de Diyarbakir, a été exécuté d’une balle dans la tête ce matin, au cours d’une conférence de presse qu’il tenait à Diyarbakir, en plein centre historique, pour dénoncer les opérations de guerre et les atteintes au patrimoine historique qui en résultent.

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Avocat connu et engagé de la cause kurde, Tahir Elçi faisait l’objet de poursuites pour avoir affirmé sur une chaine d’information que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), n’est pas une organisation terroriste mais un mouvement politique qui a d’importantes revendications politiques et qui dispose d’un large soutien populaire. Interpellé le 20 octobre dans son bureau de Diyarbakir - une première pour un bâtonnier -, mis en examen, il avait été inculpé d’« apologie du terrorisme » avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Selon les réquisitions du parquet, il risquait jusqu’à sept ans et demi de prison.

Tahir Erçi faisait l’objet d’une véritable campagne de lynchage médiatique et judiciaire, qui touche nombre d’opposants à la politique du président Erdogan, n’hésitant pas à les éliminer d’une façon ou d’une autre, aidé en cela par le nouveau gouvernement composé de sa garde rapprochée, parmi laquelle son gendre, nouveau ministre de l’Energie, pourtant mêlé à quelques affaires de corruption, vite étouffées. Dans ce climat nauséabond, les représentants politiques kurdes sont constamment désignés comme des cibles par les autorités turques. Selahattin Demirtas, lui-même, co-président du Parti démocratique des Peuples était victime, il y a peu, d’une tentative d’assassinat. Mais les Kurdes ne sont pas les seuls à être visés. Deux journalistes viennent d’être écroués pour avoir publié des informations sur les livraisons d’armes de la Turquie en Syrie : il s’agit de Can Dündar et Erdem Gül, respectivement rédacteur en chef et correspondant à Ankara du quotidien Cumhuriyet (La République), de tendance kémaliste et considéré comme un des journaux de référence en Turquie.

L’exécution d’une balle en pleine tête de Tahir Erçi rappelle celle des trois militantes kurdes exécutées à Paris le 9 janvier 2013. Les commanditaires de ce triple assassinat sont nettement désignés par les magistrats instructeurs qui notent que de nombreux éléments de la procédure permettent de suspecter l’implication du MIT ? (services secrets turcs directement sous la coupe du premier ministre Erdogan devenu président) dans l’instigation et la préparation des assassinats.

http://www.akb.bzh/spip.php ?article1003

samedi 28 novembre 2015

Un célèbre avocat kurde tué par balles dans le sud-est de la Turquie

Le bâtonnier de l’ordre des avocats de Diyarbakir Tahir Elçi, figure renommée de la cause kurde, a été tué par balles samedi lors d’un échange de coups de feu aux circonstances encore confuses dans la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie.

Un policier a été tué et dix autres personnes blessées, dont un journaliste et au moins deux autres membres des forces de l’ordre, lors de cette fusillade, a-t-on appris de sources hospitalières et sécuritaires locales.

Selon les premiers témoignages, Tahir Elçi, 49 ans, venait de terminer une conférence de presse devant une mosquée dans le district de Sur, théâtre régulier d’affrontements entre la police et des jeunes combattants proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lorsque des coups de feu ont retenti.

"Lors d’une déclaration à la presse de l’ordre des avocats de Diyarbakir, nos forces de sécurité ont été attaquées. Un policier a été tué et deux autres blessés. Pendant la fusillade qui a suivi, le bâtonnier de l’ordre des avocats de Diyarbakir Tahir Elçi a perdu la vie", a indiqué le bureau du gouverneur dans une déclaration.

Selon des témoins, le bâtonnier de Diyarbakir a été touché en plein visage lors de ces échanges, sans qu’il soit encore possible de déterminer avec certitude s’il a été spécifiquement visé par un des tireurs ou victime d’une balle perdue.

Un témoin cité par l’agence Dogan a affirmé qu’un homme barbu avait délibérément ouvert le feu sur Tahir Elçi. Mais ce témoignage n’a pas été confirmé.

Les autorités locales ont placé le district de Sur sous couvre-feu.

Lors d’un discours prononcé à Burhaniye (ouest), le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan s’est déclaré "attristé par la mort d’Elçi".

"Cet incident a démontré combien notre détermination à combattre le terrorisme est justifiée", a ajouté l’homme fort du pays. "Nous continuerons ce combat jusqu’à son terme. Nous ne nous arrêterons pas, nous ne reculerons pas", a-t-il ajouté.

L’agence de presse progouvernementale Anatolie a attribué l’attaque de Diyarbakir aux rebelles kurdes.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, de violents combats ont repris l’été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK. Ils ont fait voler en éclat les pourparlers de paix engagés fin 2012 par le gouvernement avec les rebelles pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Ces affrontements ont contraint les autorités turques à imposer des couvre-feu dans de nombreuses villes du sud-est du pays, où la police et l’armée livrent de violents combats à des jeunes combattants proches du PKK qui élèvent des barricades.

Ces combats ont fait des dizaines de victimes civiles.

Défenseur renommé de la cause kurde, Tahir Elçi faisait l’objet de poursuites pour avoir affirmé à la télévision à la mi-octobre que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la rébellion kurde depuis 1984 en Turquie, "n’est pas une organisation terroriste".

Il avait été interpellé le 20 octobre dans son bureau de Diyarbakir puis inculpé d’"apologie du terrorisme par voie de presse" par un tribunal d’Istanbul, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Le parquet a requis contre lui une peine d’un an et demi à sept ans et demi de prison.

Depuis le mois de juin, les militants de la cause kurde ont été visés par trois attentats attribués par les autorités au groupe jihadiste Etat islamique (EI). Le dernier d’entre eux, le 10 octobre, a fait 103 morts lors d’une manifestation devant la gare d’Ankara.

Longtemps accusée de complaisance pour les rebelles extrémistes qui combattent le régime de Damas, la Turquie a multiplié les descentes dans les milieux jihadistes et participent aux frappes contre l’EI dans le cadre de la coalition internationale.(AFP, Mahmut BOZARSLAN, 28 novembre


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