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Une femme, une histoire : Madame Simone Chapuis- Bischof

samedi 9 avril 2011, par Maison Populaire de Genève

Très tôt, elle s’est montrée sensible aux inégalités existant entre le monde masculin et le monde féminin. Déjà à l’âge de 20 ans, alors qu’elle terminait son gymnase, elle a été surprise de constater que les garçons faisaient leur gymnase en 2 ans alors qu’aux filles il en fallait 3. Pour elle, cette année perdue par les filles était perçue comme une injustice, qu’il fallait corriger

Une femme, une histoire : Madame Simone Chapuis- Bischof

Aujourd’hui, j’entame une série de portraits consacrée aux neuf femmes de valeur qui ont reçu les honneurs de la Ville de Genève vendredi dernier. Première femme mise sous les feux de la rampe, Madame Simone Chapuis- Bischof

Le destin de ces femmes courageuses ne laisse personne indifférent. Suivez le guide.

Prochain portrait : Ruth DREIFUSS ==========================================

Portrait de Madame Simone Chapuis- Bischof

Présentations de Madame Simone Chapuis- Bischof (Vaud) Prix d’honneur 2011

Parler de Madame Simone Chapuis- Bischof et de ses nombreux combats féministes n’est pas chose aisée, surtout en si peu de temps.

Très tôt, elle s’est montrée sensible aux inégalités existant entre le monde masculin et le monde féminin. Déjà à l’âge de 20 ans, alors qu’elle terminait son gymnase, elle a été surprise de constater que les garçons faisaient leur gymnase en 2 ans alors qu’aux filles il en fallait 3. Pour elle, cette année perdue par les filles était perçue comme une injustice, qu’il fallait corriger.

Sa prise de conscience féministe qui coïncide·avec le début de son militantisme commence en 1959 alors qu’elle est enseignante. Elle découvre l’énorme différence de salaire entre ses collègues hommes célibataires et les 7 ou 8 enseignantes de l’ école. Avec le même diplôme et pour le même travail accompli, les femmes gagnaient 30% de moins que leurs collègues masculins.

C’est ainsi qu’elle s’est jointe aux autres collègues femmes d’autres établissements qui se battaient depuis longtemps pour une égalité des salaires.

« Avant 1959, je n’ai rien fait, je n’ai pas milité. On me prend pour une pionnière, je n’ai fait que cueillir les fruits de celles qui avaient milité avant moi » se plait-elle à dire.

Au début des années 60, l’Etat avait décidé d’augmenter linéairement les salaires de tous les fonctionnaires, ce qui avait pour conséquence d’augmenter la différence entre les. Salaires des hommes et ceux des femmes. Mme Chapuis Bischof situe à ce moment précis le début de son militantisme, lors des actions menées par son groupe d’enseignantes primaires et secondaires pour remédier à cet état de fait.

Aujourd’hui, plus de 50 ans après le début de ce combat, les disparités salariales entre hommes et femmes restent une réalité malgré que l’égalité des salaires ait été introduite légalement en 1967. « Il y a encore beaucoup de travail à faire. Il faut que les femmes s’engagent et poursuivent ce combat car dans les faits, l’égalité n’existe pas. Que toutes celles qui se rendent compte qu’elles n’ont pas le salaire qu’elles méritent se lèvent, protestent et agissent ».

20 Il, 40 ans déjà à que les femmes ont acquis le droit de vote. Madame Chapuis Bischof a milité dans l’Association lausannoise pour le suffrage féminin et a participé pendant de nombreuses années à la campagne pour le suffrage féminin fédéral. La votation de 1971 reconnaissait enfin les droits politiques aux femmes sur le plan suisse. Elle est devenue présidente de la section de Lausanne (19711974) puis du comité cantonal (1974-1980). De 1975 à 1981, elle a également assumé la présidence du journal « Femmes Suisses », le mouvement féministe, tout en faisant partie de l’équipe de rédaction.

C’est en tant que rédactrice au Grand Conseil, poste occupé de 1980 à 1993 qu’elle assiste à quelques discussions qui sont restées mémorables pour une féministe : comme la naissance du bureau de l’égalité (qui avait d’abord été refusé), l’égalisation des programmes scolaires pour les filles et-les garçons.

Elle a co-présidé (avec une Bâloise pour la Suisse Alémanique) l’Association suisse pour les droits de la femme de 1989 à fin 1992/début 1993 avant d’en assumer la présidence toute seule jusqu’en 1997.

Parmi les autres grandes aventures auxquelles elle a participé :

- En 1991, à l’occasion du 700ème anniversaire de la Confédération, en collaboration avec des présidentes de grandes associations féminines, elles ont lancé l’initiative « Conseil national 2000 » à laquelle elles ont dû renoncer mais qui s’est transformée en une pétition déposée avec 30.000 signatures. Le but de cette initiative était de réclamer un partage du pouvoir entre hommes et femmes, un sujet qui est toujours d’actualité car le monde politique compte toujours peu de femmes.

- En 1992, pendant la guerre en ex-Yougoslavie qui a vu de nombreux réfugiés tenter de venir en Suisse, elle a créé avec d’autres, « Femmes suisses pour une Europe Solidaire » pour demander une plus grande ouverture des frontières.

- En 1993, suite à non élection de Madame Christiane Brunner, un comité de femmes, dont elle faisait partie, s’était créé immédiatement « Des femmes au Conseil fédéral ». Une nouvelle initiative « Pour une représentation équitable des femmes dans les autorités fédérales »fut lancée et les 100.000 signatures récoltées. . Elle est hostile au fait de parler de quotas mais préfère que l’on parle de parité. « C’est un nouveau combat qu’il faut mener. Il faut trouver un système qui fasse que les femmes aient plus de chances d’être élues », insiste-t-elle, en faisant sienne l’idée de la féministe suisse Iris Von Roten : « Ce n’est pas seulement le suffrage des femmes qu’il nous faut,. C’est la moiti des sièges » Avant d’ajouter : « Moi je continue à penser ça. Il faudrait qu’on ait la moitié des sièges »

Entre femmes migrantes et femmes Suisses, on devrait se mettre ensemble et nous rendre compte à quel point dans toutes les cultures, il y a ressemblance des problèmes.

- Dès les années 80 et en collaboration avec d’autres associations, elle a participé à toutes les grandes campagnes politiques : le nouveau droit matrimonial, la décriminalisation de l’avortement, l’assurance maternité.

En 1999, le Canton de Vaud élisait une constituante pour préparer la odification de la Constitution du Canton. Avec quelques associations à but social, elles ont créé un groupe a-politique qui a présenté une liste de candidates dont elle faisait partie, sous le nom de « Vie associative ». Elles ont obtenu 4 sièges et travaillé pendant plusieurs années à préparer les sujets de discussion qui ont permis d’introduire quelques idées féministes dans la Constitution vaudoise votée en 2002.

En 2003, à l’occasion du bicentenaire du Canton de Vaud, avec le Centre de liaison des associations féminines, elles ont présenté le projet « 20 femmes pour le bicentenaire ». Tout au long de l’année, elles sont allées poser des plaques sur une maison où avait habité l’une de-ces 20 femmes.· ,. Quand on lui demande d’où élIe a tiré toute cette énergie pour réaliser tout ce F qu’elle a fait et qu’elle continue à faire, elle répond qu’elles étaient nombreuses le pour faire le travail Rien que pour la section lausannoise de l’Association pour le suffrage féminin, elles étaient environ 1000, jusqu’en 1971 et se répartissaient le travail Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

La Marraine

Madame Perpetue NSCHIMIRIMANA

Ancienne ambassadrice du Burundi

Auprès des O.I de l’ONU-Genève

Prix <> 2005

La Marraine Madame Perpetue NSCHIMIRIMANA

Madame Simone Chapuis- Bischof


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