Association Maison Populaire de Genève

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Soutien M.Taner TANYERI

lundi 24 février 2003, par Maison Populaire de Genève

Office des Nations Unies

Haut Commissariat au Droits de l’Homme

Palais Wilson 3052

CH - 1211 Genève 10

Genève le, 24.02.2003

Concerne : conditions de requérant d’asile de Monsieur Taner TANYERI

Madame, Monsieur,

Depuis le 20 octobre 2000, les détenus des prisons turques mènent une grève de la faim pour protester contre le régime d’isolement. Celle-ci continue. A ce jour, 104 personnes sont décédées, et près de 500 souffrent de séquelles des privations : pertes de mémoire, invalidités diverses et troubles comportementaux.


Elles souffrent justement des séquelles de leur grève de la faim. La plupart ont quatre à cinq grèves successives à leur actif, lesquelles durent en moyenne entre 300 et 400 jours.

Monsieur Taner TANYERI est né le 21.05.1976, à Sisli, Istanbul. Son père se nomme Abdullah et sa mère Gülten.

Il a été arrêté pour la première fois le 3 octobre 1998 pour coopération avec le mouvement DHKPC. Il a bénéficié d’une liberté conditionnelle le 18 août 2000, après avoir été condamné à 3 ans et 9 mois de prison. Sa deuxième arrestation a eu lieu en janvier 2001 ; il a été transféré à la prison de Tekirdag (type F) et a commencé le 11 mai une grève de la faim de 7 mois contre le régime d’isolement. Sa santé s’aggravant, les services médicaux légaux ont demandé sa libération conditionnelle. Mais, malgré le dossier présenté par les médecins, le tribunal a refusé toute libération (voir annexes). Un second rapport a, de nouveau, été balayé.

Sa deuxième libération a eu lieu le 26 avril 2002, tandis que le Tribunal réclamait une peine de prison de 12 ans et demi, pour appartenance directe au DHKPC. Monsieur Taner TANYERI est resté durant 9 mois dans l’illégalité, la police turque exerçant des pressions violentes à l’encontre de sa famille. Finalement, il a quitté le territoire national, et a déposé une demande d’asile en Suisse.

Nous nous permettons de vous écrire, car près d’une quinzaine d’anciens grévistes de la faim sont présents en Suisse ; leur santé physique et psychique, particulièrement délicate, demande à l’évidence un traitement approprié -totalement différent des cas « normaux »- lequel ne peut en aucun cas être administré dans un centre de requérants d’asile : soins de psychologues, spécialistes, nutritionnistes, médicaments spécifiques, etc. Un cadre différent est nécessaire : pour des personnes torturées et ayant subi les conditions de détention susmentionnées, la vie dans un foyer « conventionnel » est pris comme une injustice supplémentaire.

Cela fait maintenant deux ans que nous tentons de sensibiliser les autorités et l’Office fédéral des Réfugiés à ce sujet (voir annexes). A ce jour, nous n’avons constaté aucun changement des conditions de vie pour cette catégorie de réfugiés. Il en est de même en ce qui concerne la problématique du régime d’isolement en tant que tel : malgré nos courriers, manifestations ou protestations, la situation n’a pas changé !

Monsieur Taner TANYERI vient de déposer sa demande d’enregistrement : nous espérons vivement que ses conditions de vie en Suisse seront différentes de celles de ses camarades. Nous vous demandons instamment d’intervenir en ce sens auprès des autorités helvétiques.

En vous remerciant par avance pour l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.


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