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La Commission européenne appelle Ankara à des réformes "rapides"

mardi 4 mars 2008, par Maison Populaire de Genève

La conférence au sujet de "Nouvelle civile constitution et la question kurde en Turquie", organisée à Bruxelles conjointement par trois principaux groupes politiques du parlement européen, socialistes, libéraux et verts, a été boycottée par trois groupes politiques du Parlement turc, AKP, CHP et MHP. Par contre, le parti pour une société démocratique (DTP), a été représenté par son leader du groupe parlementaire, Ahmet Türk, et la députée Aysel Tugluk.

Lundi, lors de la première journée de la conférence, les présidents de deux autres partis pro-kurdes, KA-DEP et HAKPAR, respectivement Serafettin Elçi et Sertaç Bucak, ainsi que deux journalistes, Cengiz Candar et Hasan Cemal, et la professeur Serap Yazici se sont exprimés sur l’éventuelle réforme constitutionnelle, toujours en retard, et son impact sur la solution de la question kurde en Turquie.

Tous les intervenants ont insisté sur la nécessité d’entamer un dialogue constructif en vue de réaliser une réforme constitutionnelle mais reproché le gouvernement d’avoir maintenu une position non-pacifique.

S’adressant à la conférence, le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn a appelé le gouvernement turc, après avoir dépensé beaucoup "d’énergie politique" sur la question du voile, à entreprendre des réformes "rapides", principalement pour améliorer la liberté d’expression. "Récemment, le gouvernement a concentré son attention sur la question du voile", a noté M. Rehn, sans prendre position sur la décision d’autoriser à nouveau le port du voile dans les universités turques.

"Dans ce domaine, des traditions très diverses existent dans l’UE. La société civile et les acteurs politiques turcs avaient besoin de leur propre débat et de leur propre conclusion", a-t-il estimé.

Maintenant que ce débat est tranché, "la Turquie doit faire des progrès rapides dans les réformes améliorant les libertés fondamentales et mettre en place un calendrier clair et crédible pour les mois à venir", a déclaré le commissaire, estimant qu’il y avait "certains signes" montrant qu’Ankara voulait "sérieusement relever ce défi".

Lors de son rapport annuel sur les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE en novembre, la Commission avait déjà regretté une année 2007 marquée par des "progrès limités" et réclamé des réformes "urgentes", notamment en matière de liberté d’expression.

"Nous savons tous que la liberté d’expression est un domaine dans lequel les réformes sont très en retard", a répété M. Rehn lundi.

Il a en particulier espéré que la révision annoncée de l’article 301 du code pénal, qui a permis de poursuivre de nombreux intellectuels pour atteinte à l’identité turque, permettrait de "ne plus laisser de place à une interprétation abusive par les procureurs et les juges".

Dans le cadre de ces réformes espérées, il a jugé que la réforme prévue de la Constitution pouvait être bénéfique, même si "pour l’instant, nous n’avons pas vu de projet officiel de Constitution, et donc une évaluation n’est pas possible".

Malgré tout, "selon les informations dont nous disposons, le projet freine les pouvoirs présidentiels en matière d’éducation et de justice, réduit l’immunité parlementaire, et réévalue le concept d’identité turque et d’autres dispositions limitant les droits des groupes ethniques et religieux", a-t-il indiqué.

"Si c’est le cas, il est clair que la réforme constitutionnelle comporte de nombreuses occasions de renforcer les libertés fondamentales, les droits culturels et l’indépendance du judiciaire", a estimé M. Rehn. (AFP, 3 mars 2008)

http://www.info-turk.be/355.htm#Commission


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