vendredi 8 octobre 2004, par Maison Populaire de Genève
Mais celui-ci va bien plus loin : il déclare que les rapports concernant la torture sont l’œuvre de gens « en relations avec des organisations terroristes » !
Amnesty International : en relations avec des organisations terroristes !
Reporter Sans frontières : en relations avec des organisations terroristes !
La Cour européenne des Droits de l’Homme : en relations avec des organisations terroristes !
Fondation des Droits de l’Homme en Turquie : en relations avec des organisations terroristes !
Association des Droits de l’Homme -Turquie : en relations avec des organisations terroristes !
Les différentes sections du barreau turc : en relations avec des organisations terroristes !
Mazlum Der (Organisation des Droits de l’Homme et de solidarité avec les peuples oppressés) : en relations avec des organisations terroristes !
International PEN : en relations avec des organisations terroristes !
Organisation Mondiale contre la Torture : en relations avec des organisations terroristes !
Centre Europe – Tiers Monde : en relations avec des organisations terroristes !
Les derniers chiffres concernant les cas de torture en Turquie sont éloquents : pour les 6 premiers mois de 2004, ce ne sont pas moins de 692 cas qui ont été dénoncés. En 2003, 562 cas avaient été soulevés, hors et dans les centres de détention. Selon les associations de défense des droits de l’Homme, les tortures à l’électricité et les coups ont été les principaux moyens utilisés.
Peu après la parution, dans les médias, des déclarations de Monsieur Verheugen déclarant « il n’y a pas de torture systématique en Turquie », les principales organisations de défense des droits de l’Homme –TIHV, IHD Izmir et Barreau de Diyarbakir- ont écrit au Commissaire à l’élargissement. Ils lui ont fait parvenir vers le 25 septembre un dossier contenant des preuves concrètes de torture (certificats médicaux, photos, déclarations, etc.).
Se posent dès lors plusieurs questions :
Monsieur Verheugen, 692 cas de torture répertoriés ces derniers mois : ne considérez-vous pas cela comme pouvant être qualifié de systématique ?
Pourquoi les rapports et le travail de dizaines d’organisations de défense des droits de l’homme ne pèsent pas, face aux intérêts politiques et économiques des pays européens ?
Plus de 10’000 prisonniers politiques croupissent encore dans les geôles turques : pourquoi ne pas exiger leur libération ?
Entre 3 et 4 millions de kurdes déplacés, le droit à exprimer librement sa culture toujours nié, des millions de personnes attendent toujours de pouvoir rentrer chez elles : comment pouvez-vous dire que la situation de ce peuple s’améliore ?
Où sont, dans ce cas, les valeurs de l’Union européenne –démocratie et droits de l’homme ?
La déclaration du premier ministre turc est une nouvelle manœuvre de propagande, visant à assimiler les défenseurs des droits de l’Homme à des gens agissant contre l’intérêt de la Turquie. Un fois de plus, le gouvernement use de calomnie à l’encontre des opposants à sa politique. C’est inacceptable.
On parle, depuis hier, de mentalités à changer : sans doute, les gouvernants devraient en prendre de la graine...
Association Maison populaire de genève
Demir SÖNMEZ
Président