Warning: exec() has been disabled for security reasons in /home/www/c2a70e3c56ab7367a42f1888a6afc7a6/web/ecrire/inc/filtres_images.php on line 346
De leur bastion des monts Kandil, les rebelles kurdes narguent Ankara - Association Maison Populaire de Genève
Association Maison Populaire de Genève

Accueil du site > Soutien au Peuple Kurde > De leur bastion des monts Kandil, les rebelles kurdes narguent (...)

De leur bastion des monts Kandil, les rebelles kurdes narguent Ankara

Karayilan : "Le gouvernement turc essaie de tromper les Kurdes"

jeudi 5 novembre 2009, par Maison Populaire de Genève

MONTS KANDIL (Irak) - De leur bastion des monts Kandil, en Irak, les rebelles kurdes de Turquie se défient des efforts de paix du gouvernement d’Ankara et se disent prêts à soutenir une guerre de 50 ans.

"Nous tenons des centaines de montagnes en Turquie, en Irak et en Iran. Rien qu’ici, les monts Kandil ont les dimensions d’un Etat européen : ils font deux fois la taille du Luxembourg. Nous pouvons continuer la guerre pendant 30 ans, 50 ans s’il le faut", affirme, Sozdar Avesta.


Escortée par deux militantes en salvar (pantalon bouffant) kaki, Kalachnikov en bandoulière, cette figure historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), membre de sa direction politique, le KCK, reçoit les journalistes dans la "zone politique" des monts Kandil, un massif montagneux du nord de l’Irak, près de l’Iran, abritant le quartier général de la rébellion.

Ces montagnes irakiennes servent de base arrière au PKK, dans ses opérations de harcèlement des forces de sécurité turques.

Dans la "zone politique", pas d’unités combattantes : elles sont dans les hauteurs, sous un régime de "mobilité permanente" pour éviter d’être surprises par une attaque aérienne de l’aviation turque ou les fréquentes salves des canons iraniens, explique-t-on.

Cet espace, où les rebelles cohabitent avec des villageois kurdes irakiens, héberge en revanche un hôpital —une femme médecin allemande y exerce, tiennent à préciser les rebelles, soucieux de mettre en valeur le "soutien international" à leur cause—, des infrastructures de communication et des points de rencontre avec les médias.

On y accède depuis la plaine irakienne par une route en bon état, où une guérite arborant des drapeaux à l’effigie du chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, et une escouade de "douaniers" armés contrôlant les véhicules signalent l’entrée dans le territoire sous contrrôle rebelle.

Pour éviter les contrôles mis en place par le gouvernement autonome kurde d’Irak, les convois "sensibles" —dont ceux acheminant des journalistes— doivent cependant opter pour de longs détours à travers les montagnes sur des chemins de contrebandiers.

Le 19 octobre, huit rebelles ont quitté sur ordre d’Öcalan les monts Kandil pour rejoindre le poste frontière turc de Habur, dans un geste de soutien aux efforts de paix du gouvernement turc, qui s’apprête à présenter au Parlement une série de réformes renforçant les droits des Kurdes.

La justice turque a laissé les rebelles en liberté —une décision d’une rare mansuétude dans un pays où la simple affirmation de sympathies pour le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux autres pays, peut conduire en prison. Pourtant, Sozdar Avesta se dit sceptique.

"Les réformes du gouvernement ne sont que des mots en l’air. Concrètement, il n’y a rien", assène cette femme d’une cinquantaine d’années.

"Au regard du droit turc, nos huit camarades devraient aller en prison, mais le gouvernement préfère gérer la situation avec des petits arrangements plutôt que d’affronter les vrais problèmes : une réforme des cadres juridiques et de la Constitution pour prendre en compte la réalité kurde", poursuit la militante.

Fines lunettes sur le nez et pistolet à la hanche, Roj Welat, préposé aux "relations extérieures", se dit lui aussi peu désireux d’abandonner le combat entamé il y a 25 ans pour l’indépendance du sud-est anatolien, qui s’est transformé en une revendication d’autonomie, en échange d’un hypothétique "retour à la maison".

"Notre maison, c’est la liberté du peuple kurde", scande le militant. (AFP - Nicholas CHEVIRON, 3 nov 2009)


Karayilan : "Le gouvernement turc essaie de tromper les Kurdes"

Le gouvernement turc essaie de tromper les Kurdes et l’opinion internationale en annonçant depuis plusieurs mois des réformes pour résoudre la question kurde, a affirmé à l’AFP Murat Karayilan, le numéro deux de l’organisation rebelle kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) n’a jamais eu l’intention de résoudre la question kurde. Il joue la comédie. (...) S’il l’avait vraiment voulu, en une journée toutes les armes se seraient tues", a déclaré M. Karayilan, interrogé dans les monts Kandil, repaire du quartier général du PKK, dans le nord de l’Irak.

"Tout ce qu’ils font, c’est essayer de tromper le peuple kurde et l’opinion publique internationale", a insisté le président du KCK, organe de direction politique du PKK, qui est le numéro deux de l’organisation derrière son chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis 1999.

Le gouvernement turc a multiplié au cours des derniers mois les consultations avec la société civile dans le but annoncé de préparer des réformes renforçant les droits de la minorité kurde, forte d’une quinzaine de millions de personnes habitant principalement le sud-est anatolien.

Les premiers détails de ce projet devraient être révélés dans une semaine, le 10 novembre, lors d’une séance de présentation au Parlement. Mais les rebelles kurdes affichent leur scepticisme.

"Il s’agit de réformes de façade. La mentalité est toujours la même : le refus de l’affirmation de l’identité du peuple kurde, le refus de le considérer comme un interlocuteur", a commenté M. Karayilan, dénonçant les "lignes rouges" établies par Ankara, comme le refus d’inscrire l’identité kurde dans la Constitution, le maintien en détention d’Öcalan et la poursuite des opérations armées.

"Les Kurdes ne pourront pas être libres tant que le leader de cette insurrection, Abdullah Öcalan, ne sera pas libre", a-t-il souligné.

Pour le chef rebelle, deux conditions sont nécessaires à une avancée vers la paix : l’arrêt immédiat des combats et le début d’un dialogue entre le gouvernement et les représentants des Kurdes.

"Nous avons confiance en notre leader Öcalan. Si le dialogue commence avec lui, le processus va progresser. Si on ne dialogue pas avec lui, on peut aussi parler avec nous", a-t-il dit, assurant qu’aucune négociation secrète n’avait pour l’heure eu lieu.

"Sinon, il y a un parti qui a été élu par le peuple et qui est au Parlement, avec qui (le gouvernement) peut aussi parler, c’est le DTP", a-t-il ajouté, faisant référence au Parti pour une société démocratique, principale formation prokurde de Turquie, menacée de fermeture par la justice pour des liens supposés avec le PKK.

Le gouvernement s’est toujours refusé à négocier avec les rebelles.

En l’absence de négociations, le PKK poursuivra sa lutte, affirme M. Karayilan, précisant toutefois que l’organisation ne fera usage de ses armes qu’en cas de "légitime défense".

"Quelle que soit l’intensité des combats, le peuple kurde est avec nous et nous pouvons continuer de résister depuis les montagnes du Kurdistan pendant des dizaines d’années", a-t-il assuré. (AFP - Nicholas CHEVIRON, 3 nov 2009)

http://www.info-turk.be/375.htm#bastion


Suivre la vie du site RSS 2.0 | contact | liens | plan du site | espace privé | SPIP