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Erdal EREN

13 Décembre 1980 Ankara 02.25 Matin

mardi 13 décembre 2005, par Maison Populaire de Genève


ERDALEREN

Cher mère, cher père et mes frères ;

(u.)

Je vais essayer de raconter mes opinions avec cette lettre. J’imagine dans quelle situation vous vous trouvez en ce moment mais j’affirme avec beaucoup de clarté que ma morale est bonne et la mort ne me fait pas peur. Tout laisse à penser que cette affaire se résultera par ma mort. Malgré cela, je ne me laisse pas emporter par la peur, le découragement, le pessimisme et je suis fier d’être un révolutionnaire et d’avoir participer dans cette lutte. Mes pensées et mon comportement viennent de la foie que j’ai au peuple et à la révolution. Je ne peux pas dire que je n’ai pas peur de la mort. On ne doit pas penser que j’en ai plus envie de vivre. Bien sûr que j’ai envie de rester envie et de continuer la lutte mais si la mort se met devant moije ne peux pas avoir peur de celle-ci et ilfaut que je l’affronte avec courage.

L’amour est fort entre la mère, le père et lefils et ne disparaît pas sifacilement. Je sais combien la perte d’un fils sera douloureuse pour vous. Je voudrais que vous sachiez et acceptiez le fait que vous avez des milliers de fils. Dans la lutte, beaucoup seront massacrés et perdront leurs vies mais ne disparaîtront jamais.

La lutte continuera et eux, ils vivront au cœur du combat. Ce que je veux de vous c’est que vous le sachiez comme ça et de saisir et apprendre d’avantage.

Le fait que vous pleurez après ma mort comme sij’étais quelqu’un de misérable et impuissant me blesserait. Plus vous restez fort et courageux, plus vous me rendrez heureux.

Je vous souhaite à toute une vie libre et heureuse.

Mes salutations révolutionnaires.

Votre fils Erdal

L’avocat Nihat Oktay raconte :

« Erdal Eren nous afait un clin d’œil en souriant et a marché tout droit vers la potence. Quand il est monté sur celle-ci, le silence de la cour s’est creusé. Le nœud a été passé à son coup et Erdal Eren déchiré ce silence par sa voix :

« A BAS LE FASCISME, VIVE LE TDKP ... » et ils ont tiré le touberet.

13 décembre 1980/Ankara


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