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AHMET SANER - Association Maison Populaire de Genève
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AHMET SANER

25.06.1981 - Istanbul La nuit

samedi 25 juin 2005, par Maison Populaire de Genève

Je n’ai jamais regretté ce que j’ai fait. Sachez que si je revenais au monde, je mènerais la même lutte et je referais les mêmes choses. Pour cela, je veux que personne ne se fasse de la peine. Que personne ne souffre. Je ne regrette rien. J’ai combattu l’impérialisme américain et ses valets. La lutte que j’ai menée était juste. C’est pour cela que je n’éprouve aucune tristesse

La porte d’acier s’est ouverte. Ahmet SANER se dirigea vers la chaise en chantant un chant de la guérilla. Lorsque le soldat mis sa main sur sa bouche, il lui donna un coup de tête. Personne ne pu l’en empêcher. Il marcha vers la chaise, lentement et sérieusement… Il était arrivé et son chant était fini.

Le procureur lu les chefs d’accusation. "As-tu quelque chose à dire ?" lui demanda-t-il. Ahmet lui répondit que "ceux qui nous pendent seront à leur tour pendus. Non, pardon : ils seront abattu un par un".

Lorsque le tonton d’Ahmet entendit les hurlements et le son du chant, il se mit contre la porte pour mieux entendre. Il avait pu percevoir une partie de la foule. Les débats, les bruits et les hurlements s’étaient condensés à un point.

Puis, il monta sur la chaise. Nebi était tout près de la potence. Une agitation commença. Ils lui mirent la corde. Ahmet regarda autour de lui. Mais à ce moment il eut un problème. Le bourreau parlait tout seul. Il dit qu’il n y avait pas d’endroit où attacher la corde. Lorsque Ahmet entendit cela, il rétorqua avec un sourire "Attention ! Ne vous faites pas de mal !"

Sur cela, Nebi eu un grand fou rire. Tout le monde était devenu pâle. Ils étaient abasourdis. Leurs membres, des pieds jusqu’aux bras ne répondaient plus. Ahmet regarda autour de lui, il observait tout le monde et en dernier il regarda Nebi. Après, il se retourna et me fixa dans les yeux…Les autres tenaient la chaise… Il continuait de me fixer dans les yeux. À ce moment, ce n’était qu’une question de secondes.

J’ai bougé les yeux de manière à dire "oui"… et… un coup de pied !

La chaise est allé droit sur le visage du colonel.

C’est Ahmet lui-même qui donna le coup de pied à la chaise sans laisser au bourreau le temps de le faire !

"Il se balança… "Il se balança… "Il haussa son épaule trois fois. Puis dans un soulagement : "Oh". Il a dit "Oh" …

25.06.1981 - Istanbul La nuit


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