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NECDET ADALI - Association Maison Populaire de Genève
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NECDET ADALI

7.10.1980 - Ankara - La nuit, 3h40

samedi 7 octobre 2006, par Maison Populaire de Genève

Chère mère et cher père,

Je regrette en votre nom et en celui du peuple de devoir abandonner la lutte aussi tôt. Mais je ne me culpabilise aucunement pour cela et pour la situation dans laquelle je suis. Durant cette courte vie, j’ai tenté de prendre ma place dans le combat pour les peuples opprimés sans escompter le moindre intérêt individuel, et pour cela j’en suis fier.


Contrairement à ce que veulent faire croire les classes dominantes, nous n’avons jamais massacré de personnes sans défense. Mais le fait qu’elles nous présentent de cette manière et qu’elles nous mettent dans le même panier que les fascistes est une offense contre nous et la lutte des peuples opprimés.

Chers mère et père, comme je vous l’ai expliqué brièvement, je ne me culpabilise aucunement.

Je vous demande de ne pas vous attrister parce que je vais être massacré pour la lutte des peuples opprimés ; j’attends de vous que vous en soyez. J’aurais voulu aussi écrire à mes frères et sœur aînés, mais ce n’est pas possible. Je les salue bien. En terminant ma lettre, je vous embrasse la main respectueusement. Salutation aux amis. Au revoir.

… la potence était fabriquée au milieu du local d’aération. Sous la potence, il y avait une table sur laquelle était mise une chaise. Necdet est allé à la potence en courant.

Il tenta de se mettre la corde au cou, mais ses mains étaient attachés par derrière. À ce moment, il scanda d’une voie rauque :

"Vive la fraternité entre les peuples turc et kurde"

Il scanda trois fois de suite le slogan "à bas le fascisme" et il continua avec "à bas le colonialisme, vive la révolution populaire, anti-impérialiste et anti-oligarchique".

Et il n’eut aucune hésitation.

Il donna un coup de pied à la chaise.

La chaise tomba mais la grande taille de Necdet s’était allongée. Le bout des ses pieds touchaient la table. Le bourreau s’affola. Il retirait la table qui était sous les pieds de Necdet.

Bien que la corde le serrait fortement au cou, Necdet s’est laissé glisser tout seul dans le vide.

Ainsi, il devint immobile.

7.10.1980 - Ankara - La nuit, 3h40


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