NECATI VARDAR
13.03.1982 - La nuit, 1h25 – 3h05 - Izmir /Turquie
vendredi 13 mai 2005, par Maison Populaire de Genève
Mon cher frère aîné Süleyman
Avant tout, je voudrais vous exprimer, à la famille Vardar et à toi, mon respect et mes sentiments les plus chaleureux. Je vous souhaite aussi de meilleurs jours à venir. Comment vas-tu, frère aîné ? Est-ce que tu vas bien ? Je te souhaite de tout mon corps et de toute mon âme d’aller au mieux.
Si tu te demandes comment va ton frère Neco, je vais bien. J’aurais désiré ne pas devoir t’écrire depuis la cellule d’une prison, mais plutôt dans des conditions où la nature, la mer et la forêt, l’amour et les hommes chantent la liberté. Mais hélas, cela n’a pas été pas possible. Je vous souhaite à tous une meilleure vie.
Nous avons lutté pour un monde sans guerre et sans exploitation
C’est pour cette cause que nous mourrons
A bas le fascisme
Vive la lutte unie du peuple turc et kurde
La potence ne peut pas nous décourager
Au revoir
Adieu les camarades. …
C’était le tour de Neco
La porte de sa cellule s’est ouverte.
Neco a voulu tout de suite se rendre auprès de Seyit quant il est sorti de sa cellule.
Mais les soldats qui se étaient présents l’en ont empêché.
Durant un instant, son regard s’est croisé avec celui de Seyid.
Et il cria "Au revoir camarade ! Même la potence est insignifiante !"
Alors que Neco tentait de scander des slogans, ils lui ont rempli la bouche avec un tissu.
Les soldats l’ont sorti en l’empoignant.
Ils l’ont tiré jusqu’à la cour où il allait être pendu.
Les soldats voulaient éviter que des slogans soient scandés dans la prison.
Ils voulaient les pendre silencieusement pour que les autres détenus restent calmes.
Et puis, lui aussi, comme Ibo, est monté sur la potence tout seul.
On lui tiré la chaise sous les pieds alors qu’il scandait
"Vive le socialisme ! Vive le TKEP !"
13.03.1982 - Izmir
La nuit, 1h25 – 3h05
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