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Maison populaire de Genève
: un soir de fête pour 10 ans de luttes
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demir le 02 February 2005 à 16:50:38 CET
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demir
Ce 22 janvier dernier plusieurs centaines de personnes de tous horizons et
cultures (turcs, kurdes, suisses, italiens, etc.) se sont retrouvés à la Salle
communale de Plainpalais à Genève. A l’ordre du jour : la fête et la lutte.
Fête, car il y a un peu plus d’une dizaine d’années que cette association
désormais incontournable sur la scène sociopolitique était fondée. Au départ à
peine une poignée, aujourd’hui une centaine de membres et un très large spectre
de sympathisants. Sur les 2'000 turcs que compte Genève, la Maison populaire
parvient en effet à en rassembler la moitié lors de fêtes ou rassemblements.
Au programme, deux concerts (groupes Su et Hasat), représentations folkloriques
de groupes d’adultes et enfants actifs dans les centres culturels de Berne et
Zürich, une vidéo retraçant les 10 ans d’activités. Entre quelques citations du
grand poète Nazim Hikmet, se sont exprimés Christian Ferrazino en représentant
du Conseil administratif de la Ville de Genève et le Professeur Haluk Gerger. Ce
dernier a présenté de manière claire et concise la situation politique actuelle
en Turquie, replaçant fort opportunément l’adhésion du pays dans l’Union
européenne dans la perspective révolutionnaire, soulignant les ravages de la
politique néolibérale inspirée par Bruxelles.
Cette soirée était belle et chaleureuse : 500 à 600 amis et amies de
l’association réunis pour commémorer une décennies d’existence… et de luttes.
Transcrits de façon poignante dans la vidéo, l’engagement social, culturel,
humanitaire et surtout la défense des Droits de l’Homme ont également été
largement salués par les divers intervenants. Haluk Gerger lui-même parlait
d’une « Maison populaire, voix de la Turquie hors du pays » ; Christian
Ferrazino a partagé avec l’assemblée son passé d’avocat des Droits de l’Homme et
souligné le courage des ONG et de leurs militants turcs. Il faudra se souvenir
de l’ovation au moment de la projection des 118 martyrs de la grève de la faim à
mort dans les prisons turques, lutte qui continue et mérite d’être encore plus
développée dans nos médias.
Se souvenir des dix ans de soutien social, d’aide à l’intégration, assistance
aux requérants d’asile ou combat acharné contre l’intolérance si tristement
triomphante dans notre pays. Mais surtout se rappeler que, comme le disait
Hikmet : « l’important c’est de ne pas se rendre ».
Il a été question aussi d’aide humanitaire, très largement : outre dix ans
d’actions envers la Turquie, l’Inde ou l’Iran, les victimes du terrible tsunami
de décembre dernier n’ont pas été oubliées. Plus de 2'000 francs ont été
récoltés lors de la fête et seront envoyés rapidement à l’Oeuvre suisse
d'Entraide Ouvrière, bien connue pour son soutien aux populations locales ; un
argent bien récolté et dépensé.
L’internationalisme était largement présent, le politique aussi : des lettres de
soutien affluant des quatre coins de l’Europe ont été lues, d’organisations
politiques et journaux libres. Des stands de littérature militante turque, mais
aussi de récolte de signatures de référendums et initiatives, partis et
associations affichant clairement leur soutien indéfectible à la Maison
populaire de Genève, aux côtés des innombrables personnalités.
Bref, on ne peut que souhaiter une nouvelle décennie pleine d’action à cette
dynamique association si proche de la réalité sociopolitique genevoise ;
tellement proche que si elles n’étaient garantes d’indépendance, on pourrait se
demander pourquoi les subventions étatiques ne l’ont jamais effleuré en 10 ans…
Mais rendez-vous pour le 20 ans, et nous verrons ce qu’il sera advenu !
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